Groupements d’employeurs agricoles : une institution pertinente à plusieurs titres
La France dispose d’une superficie cultivable importante : environ 27 millions d’hectares, soit un peu moins de la moitié de la superficie totale du territoire !
Alors que de nombreux dirigeants d’exploitations agricoles regrettent d’avoir à faire face à un déficit de main-d’œuvre opérationnelle, les Groupements d’Employeurs (GE) contribuent au maintien de l’activité économique en milieu rural.
Nés des besoins des producteurs, contraints de pallier aux contingences des pics de saisonnalité, les GE agricoles sont les premiers à s’être structurés avec la création d’un dispositif de partage de salariés. Une mise en réseau qui tout en participant à une logique économique de réduction des coûts génère des emplois stables à partir de statuts précaires car occasionnels.
Si la France fait toujours partie des puissances agricoles de la planète, témoignant du dynamisme de la filière, l’ambition affichée des Etats Unis, du Brésil ou de la Russie, dans un environnement non régulé, fragilise depuis plusieurs années sa position de leader au sein de l’Union Européenne. Face à ce constat, les producteurs poursuivent leurs efforts de mutualisation et adhèrent de plus en plus nombreux aux groupements d’employeurs.
Peu représentés à leur création dans les années quatre-vingt (une petite centaine en 1988) le dernier recensement publié début 2016 par la Direction des Etudes de la MSA fait état pour l’année 2014 de 3 932 GE agricoles (soit les trois quarts des groupements d’employeurs de France !) employant 23 639 salariés mesurés en équivalents temps plein. C’est dire l’intérêt du modèle qui depuis une dizaine d’années enregistre une forte hausse de l’emploi en CDI.
Pour former et conserver les jeunes dans les métiers de l’agriculture
Dans un contexte de crise économique mondiale, la profonde mutation du monde agricole impose de repenser le mode de fonctionnement de l’emploi dans les exploitations. À fortiori s’agissant d’un secteur où la concurrence est particulièrement forte (Pologne, Roumanie…), les producteurs français ont besoin de personnel qualifié et polyvalent à un coût maitrisé.
Les GE agricoles constituent une réponse efficace à la perte d’actifs que connaît le monde rural. La main d’œuvre familiale employée sur l’exploitation a diminué de moitié ces trente dernières années induisant un besoin en salariés saisonniers qui ne cesse d’augmenter. Dès lors, si l’agriculture quitte progressivement les sentiers de la gestion familiale pour rejoindre les codes de l’entreprise, il convient d’assurer la pérennité de la filière en valorisant les nombreux métiers qui la composent auprès des jeunes.
Les formations mises en place par la plupart des groupements permettent de suivre un cursus évolutif, d’acquérir des compétences diversifiées et une bonne expérience avant, (pourquoi pas ?) de s’installer.
Quant aux Groupements d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification (GEIQ), largement représentés en milieu rural, ils intègrent un parcours de formation systématique qui contribue lui aussi à réhabiliter ces métiers riches qu’on évoque malheureusement plus guère qu’à l’occasion des revendications qu’il suscite.
L’exemple de Gironde Emploi Agricole (GEA) : un « facilitateur d’emploi »
Les métiers de la vigne se professionnalisent avec le GEA !
Huit régions concentrent 76% de l’emploi en groupements d’employeurs. Parmi elles l’Aquitaine est un acteur dynamique de l’emploi à temps partagé et GEA un groupement référent depuis vingt ans. Spécialisé dans la viti-viniculture (GEA abrite également une antenne industrie « Groupement d’Employeurs Aquitain » qui développe les métiers de la logistique) le groupement compte 130 adhérents dont la plupart produisent des crus classés.
Sur les appellations prestigieuses du vignoble bordelais, Gironde Emploi Agricole s’est imposé comme un acteur incontournable de la mise à disposition de personnel en temps en partagé dans le domaine viticole. « Grâce à un parcours de formation qualifiante dont bénéficient tous les salariés, nous disposons d’un vivier de main-d’œuvre aux compétences pointues et multiples » explique Mathilde Poitevineau, Directrice du groupement depuis 2006. Des équipes opérationnelles, polyvalentes sur les différentes tâches qu’imposent la saisonnalité des métiers de la vigne (ébourgeonnage, effeuillage, taille, etc.) et motivées par la perspective d’évolution.
Au cœur de l’emploi en région, au carrefour de la dimension sociale et de la préservation d’un patrimoine local : la passerelle GEA est devenue un pont « notre plus grande satisfaction étant de voir une mise à disposition déboucher sur une embauche en CDI chez l’un de nos adhérents, et cela arrive régulièrement » renchérit Mathilde Poitevineau qui confie son enthousiasme de gérer un groupement « pragmatique ».
Pour en savoir plus :
GEA : Gironde Emploi Agricole & Groupement Employeurs Aquitain
Fédération Nationale des Groupements d’Employeurs Agricoles et Ruraux (FNGEAR) :
***
www.le-portail-du-temps-partage.fr
Business Rédactrice
contact@le-portail-du-temps-partage.fr
Tél.:+33(0)6 81 94 45 28