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Cartographier le territoire de l’économie du partage

logo The ConversationDerrière le singulier de l’économie du partage se cache une grande pluralité d’initiatives qui se différencient à la fois par leur philosophique, par leur modalités d’organisation ou encore par leur secteur d’activité. Afin de se repérer dans cet univers foisonnant et hétéroclite de l’économie du partage, nous proposons ici une cartographie en « trois dimensions » de cette nouvelle terra economica.

De l’économie du partage aux économies du partage
Au commencement de l’économie du partage étaient le consensus et l’enthousiasme. L’engouement d’alors était porté par quelques gourous aux formules grandiloquentes : l’économie collaborative était la promesse d’un monde où « ce qui est à moi est à toi » et où « la fin des hiérarchies » devenait un horizon certain. On allait même jusqu’à prophétiser « l’éclipse du capitalisme ».

Au commencement donc, l’économie du partage était unanimement célébrée comme bonne et vertueuse. Puis vint le temps des premières polémiques et des premières désillusions. Le côté obscur du « collaboratif » se faisait jour au travers de quelques start-up (AirB&B, Uber…) au succès aussi fulgurant qu’insolent. Une première ligne de fracture dans le paysage de l’économie du partage apparaissait.

Comme pour les chasseurs, il y avait désormais la « bonne » et la « mauvaise » économie collaborative. D’un côté, les initiatives progressistes, écolos, citoyennes et participatives. De l’autre, des firmes néo-libérales 2.0 débridées, pour lesquelles l’économie du partage n’était jamais qu’une nouvelle opportunité de business. D’un côté, le sympathique Wikimédia. De l’autre, le grand méchant Uber. Mais à l’évidence, cette cartographie bipolaire et simpliste ne saurait faire honneur à la diversité des territoires de l’économie du partage. Si des lignes de fractures traversent effectivement le paysage de l’économie collaborative, elles sont plus nombreuses, plus complexes et souvent plus subtiles.

Nous vous proposons donc ici quelques balises conceptuelles pour se repérer dans ce nouveau territoire économique. Pour ce faire, nous nous appuyons sur trois typographies de l’économie du partage que nous jugeons à la fois pertinentes et très complémentaires. La première interroge les diverses racines philosophiques de l’économie du partage. La seconde décrypte ses différents modèles d’organisation. La troisième enfin liste les différents secteurs économiques dans lesquels s’appliquent ces nouvelles formes d’échange. En combinant ces trois grilles de lecture, nous suggérons ainsi une carte en trois dimensions qui permet de naviguer dans le paysage collaboratif.

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