Retour sur l’événement (qui fait écho à la Semaine du temps partagé de la FNATTP) qui s’était mué un temps parenthèse en une version digitale. Mais c’est bien physiquement qu’étaient présents les partenaires du Portail en octobre dernier pour animer les échanges autour de cette façon de proposer des compétences aux entreprises.
Cette rencontre permet depuis 2018 de croiser les aspirations des professionnels à développer davantage d’autonomie pour plus de qualité, et la nécessité pour les PME/TPE de gagner en souplesse financière pour accompagner leurs objectifs. Si les premiers, qui pratiquent le travail à temps partagé sont nombreux à témoigner de la pertinence de partager une expertise à la disposition de plusieurs structures ; tout l’enjeu est à présent de communiquer auprès des dirigeants qui trop souvent ignorent qu’ils peuvent accéder à un tel levier de performance.
La présence de L’APEC et Pôle Emploi parmi les stands et lors de la conférence signe la fin d’un paradigme quant à la notion de travail et conforte les ambitions du Portail et de ses partenaires à porter cette alternative d’avenir.
Entretien avec Jean-François Rieffel, Responsable des partenariats institutionnels au sein de l’APEC
Vous êtes plus particulièrement en charge notamment de la création d’entreprise. En quoi le travail à temps partagé constitue-t-il selon vous un dispositif à mettre en valeur auprès des entrepreneurs ?
Jean-François Rieffel : « Aujourd’hui ce sont plutôt des personnes qui ont 45 ans et plus qui se dirigent vers des fonctions support à temps partagé, mais on note néanmoins une tendance de plus en plus marquée des jeunes à se poser des questions sur les modifications des organisations du travail. On entend et on lit dans la presse que le CDI n’est plus un graal pour les nouvelles générations. Elles appréhendent l’emploi de façon différente. Le temps partagé peut constituer une réponse. Mais le travail à temps partagé ne s‘adapte pas à tous les profils, il faut être dans une démarche entrepreneuriale, trouver ses clients, avoir une offre de service qui corresponde à un besoin ».
Comment pourrait-on renforcer la communication sur le temps partagé ?
JF.R : « Travailler pour plusieurs employeurs, avoir une autonomie de travail, être maître de son temps, de ses activités, ne pas dépendre que d’un seul recruteur, cela interroge… Il faut cependant être transparent, ces dispositifs sont encore peu connus. Lors de mes interventions, je constate en effet que les entreprises ne savent pas ce qu’est un groupement d’employeurs par exemple, alors même qu’ils rencontrent des difficultés de recrutement dans certains secteurs et certaines zones géographiques aussi. Pourtant les dirigeants qui ont déjà eu recours au temps partagé sont acquis à l’intérêt de contourner dans certains cas le salariat à temps plein, soit pour des raisons économiques ou qu’ils aient besoin d’appui sur un sujet qu’ils ne maîtrisent pas. C’est pourquoi je crois que c’est aussi à ceux qui projettent de travailler à temps partagé d’aller vers les entreprises, de devancer un besoin, de faire des propositions de mission sur des champs de compétences particuliers avec un cahier des charges bien défini ».
Qu’est-ce qu’un organisme tel que L’APEC met en œuvre pour accompagner l’émergence du travail à temps partagé ?
JF.R : « Nous proposons un atelier sur les formes alternatives d’activité, dans lequel nous présentons le temps partagé. L’APEC organise également des matinales et des webinaires ainsi que des interventions régulières, avec la FNATTP notamment. Notre rôle est d’informer sur tous les dispositifs et solutions qui peuvent exister.
Mais pour faire connaître davantage le temps partagé, il me semble que la porte d’entrée est de se structurer avec des institutionnels, Le MEDEF, La CPME…Tous les organismes d’entreprises ».
Et demain ?
JF.R : « Avec le télétravail, on a pu observer que certains codes jusque là inhérents à l’entreprise ne sont pas obligatoires. Les organisations de travail peuvent changer, les modes sont adaptatifs, il faut être ouvert à toutes les possibilités. Le temps partagé a de l’avenir ! ».
Merci !
N.B. : Nous prévoyons de publier prochainement nos échanges avec Pôle Emploi.
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